Les chercheurs ont une responsabilité personnelle, corollaire de leur savoir, de leurs espaces de liberté et de l’impact sociétal des connaissances produites. Comment se la représentent-ils ? L’assument-ils ? Peut-elle se réduire à une déontologie dans la conduite des recherches ? Les chercheurs peuvent-ils ignorer les rapports de force qui détermineront l’usage fait de leurs travaux et se dédouaner d’avance de cet usage ?
Comment les chercheurs réagissent-ils quand la loyauté à l’égard de la société rentre en conflit avec la loyauté à l’égard de l’employeur ou avec la carrière? Ou lorsque les modes d’évaluation de leur performance déploient leurs effets pervers ? Ou lorsque la pression à l’innovation compétitive met en danger la connaissance comme bien commun ? Le métier de chercheur est aujourd’hui en crise, éclaté entre des figurations discordantes et conflictuelles. Les chercheurs ont-ils de marges de manœuvre ? Des possibilités de résistance ? Des alliés fiables ?